"Qualité" de l'eau

Ce qu'on appelle qualité de l'eau est lié à la turbidité qui dépend de la quantité de matière en suspension dans cette eau et à sa nature. Cette matière en suspension peut être parfaitement normale, naturelle (boues, sables), stable ou momentanée, être une prolifération de micro-organismes, toxiques ou non, ou être une pollution. Il faut mentionner cependant que certaines pollutions sont totalement transparentes, mais une augmentation de la quantité de matière en suspension est considéré comme un indice qu'il peut y avoir un problème.
Connaître cet quantité est utile dans un grand nombre de cas. S'il y a un risque (micro-organismes toxiques comme des bactéries, ou pollution), des mesures peuvent être prises pour le limiter. Sinon, même une présence naturelle peut être source de problèmes, pour l'ensablement d'infrastructures (ports, ponts...), pour le tourisme (une eau boueuse, même sans être toxique, ne va pas attirer des baigneurs), etc.
 


Turbidité du lac Léman sur 10 jours (11-21 mars 2020). Le Rhône se jetant dans le lac au niveau de son extrêmité est (avant de ressortir à l'extrêmité ouest) provoque une certaine turbidité, sans doute naturelle (sédiments apportés par les eaux), et qui peut de plus être plus forte en période de fonte des neiges faisant grossir le cours d'eau (données Copernicus Land Service)
 

Ordres de grandeur

La turbidité se mesure dans une unité spécifique, les UTN (unité de turbidité néphélométrique), définies à partir de méthodes de mesure directes en laboratoire.
 


 

Méthodes de "mesure"

Les mesures satellitaires

La "couleur de l'eau", mesurée par des radiomètres optiques sensibles aux longueurs d'onde de l'énergie solaire réfléchie par la surface de l'eau, permet d'estimer le contenu en matières en suspension comme en végétaux
La technique utilisée est strictement la même que pour la chlorophylle dans les océans.
 


Le rayonnement émis par le soleil se réfléchit sur l'eau. Sa couleur après réflexion dépend des particules en suspension dans l'eau (boues, sable, micro-organismes, algues & herbes aquatiques...) qui auront absorbé une partie du rayonnement incident. Le satellite collecte cette lumière réfléchie pour certaines couleurs (longueurs d'onde), et on calcule par exemple la matière suspendue (bruns) ou le contenu en végétaux (vert). À noter que de nuit, ou par temps nuageux il n'y a pas de mesure possible.
 

Les mesures "sur place" (in situ)

Les mesures peuvent être faites en laboratoire, et utilisent l'oeil de l'observateur pour déterminer à quelle profondeur un indicateur disparaît. Plus l'eau sera trouble, moins profond ce sera.
Des méthodes plus automatisées existent, qui se base sur la quantité de lumière avant et après avoir traversé le liquide (photométrie).