Manchots et tourbillons

Dans le cadre d'Argonautica, des balises Argos suivent des animaux par satellite, comme les manchots royaux (programme IPEV 394, resp. C.A. Bost , CNRS Chizé). Superposer les trajectoires de ces animaux à l'environnement marin montré par les cartes océanographiques permet d'émettre des hypothèses.


Trajets de deux manchots royaux faisant partie de l'Opération Argonautica 2009-2010, superposés aux écarts de hauteur de mer par rapport à la moyenne (en cm). Tous deux partent de l'île de la Possession, dans l'archipel de Crozet. A gauche, le manchot baptisé "King" par les élèves, à droite "Garfield". Ils se déplacent souvent à la lisière des tourbillons. Cliquez pour voir l'animation pour King en gif (600 Ko) et pour Garfield en gif (1.7 Mo). (Crédits CNRS/CEBC)

Les manchots royaux vivent dans l'océan Austral. Un bon nombre d'entre eux se reproduisent sur l'archipel de Crozet, les parents prenant chacun à son tour soin de leur oeuf, puis de leur petit. Celui des parents qui n'est pas "de garde" part de l'île vers le large (toujours au sud), pour se nourrir, avant de revenir prendre son tour, et ainsi de suite. Pendant leur circuit, ils ont tendance à suivre les courants, et à se nourrir dans les fronts océaniques. Le trajet des manchots se situe très souvent à la lisière entre tourbillons froids et chauds, en particulier aux moments où ils ralentissent pour se nourrir (les bordures des tourbillons chauds pourraient favoriser la concentration des bancs de proies dont ils se nourrissent).

Trajets de manchots royaux en 2006-2007 (écart de hauteur de mer par rapport à la moyenne le 1er janvier 2007). En rouge, le suivi d'un manchot parti du 22 décembre au 13 janvier, au stade incubation (avec utilisation d'un tourbillon anticyclonique) ; en bleu, un autre, parti du 12 au 30 janvier, stade incubation (utilisation d'un tourbillon cyclonique) ; en rose, un parti du 14 au 28 janvier, en elevage d'un jeune (utilisation d'un tourbillon cyclonique).(Crédits CNRS/CEBC)