Le Courant circumpolaire antarctique
Un courant, qui "fait le tour du pôle" (circum - polaire), Antarctique (donc : au Pôle sud)
On le trouve parfois sous le sigle anglais ACC (Antarctic Circumpolar Current)
Le Courant circumpolaire antarctique est le courant majeur de l'océan que l'on appelle Austral (ou Antarctique).
Au moins une fois tous les quatre ans, des bouées Argonautica sont lancées dans le Courant Circumpolaire Antarctique. Les manchots et éléphants de mer suivis tous les ans vivent dans cette région, ainsi que les gorfous et les albatros qui ont été suivis certaines années. Le courant circumpolaire antarctique est un courant unique à bien des points de vue.
L'Océan austral ou antarctique entouré en rouge dans sa définition la plus étendue; on le considère parfois uniquement au sud de 60°S, mais du point de vue des courants, il s'élargit jusqu'à 40°S.
Cartes des grands courants vus par la topographie océanique moyenne; les courants chauds tournent autour des bosses dans le sens des aiguilles d'une montre dans l'hémisphère nord (dans le sens inverse dans l'hémisphère sud), les courants froids dans le sens inverse autour des creux. Le courant circumpolaire est un courant froid, qui tourne autour du continent Antarctique.
Le Courant circumpolaire antarctique en quelques chiffres :
- son débit (m3 / seconde) représente plus de 600 fois celui de l'Amazone
- ou, dit autrement, 2 fois le débit du Gulf Stream
- soient environ 1600 baignoires / seconde
- sa vitesse varie de 1 km/h à presque 10 km/h
- sa longueur est d'environ 24000km
- sa largeur va de 200 km à 1000 km, avec trois "fronts" principaux, le front polaire, le front subantarctique et la convergence subtropicale ou front subtropical
- le front subtropical (SubTropical Front STF) marque la limite nord du Courant circumpolaire antarctique et de l'océan Austral.
- le front subantarctique (SubAntarctic Front, SAF) est repéré à la variation brutale de température
- le front polaire correspond à la frontière nord des températures de subsurface à 2°C, soit des températures de surface entre 4 et 5°C en été (été austral).
- c'est une zone de tempêtes, sans que ce soit forcément les plus fortes au monde
- c'est un courant froid (température en surface de 2 à 14°C), dont les eaux absorbent une part importante du CO2 émis par les activités humaines.
- il est la principale source de formation des eaux profondes de l'océan mondial, c'est à dire que c'est depuis là (également depuis le nord de l'Islande) que les eaux de surface plongent en profondeur car plus froides et plus salées (donc plus lourdes), avant de circuler au fond des océans selon le circuit que l'on appelle "circulation thermohaline" (ou parfois le "tapis roulant océanique") qui dure dans les 1000 ans
- c'est le seul courant qui fait le tour de la Terre, et qui relie tous les océans sauf un (l'Océan arctique). Ce "tour de la Terre", et le froid contribuent à isoler le continent Antarctique de la chaleur des latitudes tempérées, en terme de température comme de biodiversité. En température, cela atténue les effets des changements climatiques sur le continent. Côté biodiversité, on observe une faute et une flore, y compris sous-marines, tout à fait spécifiques à la région - même si elle ne s'étendent pas très loin à l'intérieur du continent. Le courant est lui-même une zone de forte activité biologique, comme la plupart des zones froides de l'océan (contrairement à l'image que l'on peut avoir des mers tropicales grouillantes de vie, les mers froides sont plus actives). De plus, dans la mesure où c'est une zone franchement inhospitalière pour l'être humain, la biodiversité y est relativement préservée, même si les excès de la pêche à la baleine au 19e siècle, par exemple, ont sérieusement menacé les différentes espèces de cétacés.
Différentes vues par satellite du Circumpolaire
Rectangles : zone marine protégée autour de l'Antarctique ; le continent est lui-même une zone protégée.
Vitesse des courants (en rouge les plus forts)
Hauteurs maximales de vagues ; de fortes vagues sont observées dans la zone de l'océan austral. Les plus fortes observées le sont dans l'Atlantique Nord en hiver.
Carte de la quantité de "petits poissons" (de 2 à 10 cm) ; le courant circumpolaire est particulièrement poissonneux.
Le Circumpolaire dans Argonautica
Argonautica largue et suit des balises dans la région depuis 2000 !
En ligne depuis 2004 (en 2017) :
- Les bouées du Vendée Globe (2004, 2008, 2012, 2016), comme par exemple Joséphine (larguée le 10/12/2008 à 49.3°S,46.4°E par Dick ; a arrêté d'émettre le 21/02/2009), ou des bouées larguées à d'autres occasions
- Des bouées professionnelles océanographiques
- Des bouées expérimentales (Lila, Jéliote, Curieuse, Magellan : 4)
- Les manchots (royaux et empereurs) (63), gorfous (16), éléphants de mer (85 balises), albatros (21), phoque de Weddell (7) (soient 192 !) en 2017, six bouées ont été larguées par des skippers du Vendée Globe dans ce courant (sur 7 larguées en tout): Bob16, ESEA-1617, Galaxie16, NaturalEnergy, NavMan, Opoo (en plus des manchots, gorfous et éléphants de mer suivis dans l'année)
Argonautica 2016-2017
Les bouées du Vendée Globe 2016-2017 (cliquer pour voir l'animation). Six bouées ont été larguées par des skippers du Vendée Globe 2016-2017 dans le Courant Circumpolaire Antarctique, certaines, de modèle différent, au même endroit.
PolarPod
PolarPod est un projet de l'explorateur et médecin Jean-Louis Etienne. Il s'agit d'un flotteur dérivant habité, qui sera entrainé par le Courant circumpolaire antarctique où il sera largué en 2020-2021. Durant sa dérive, des mesures de l'océan seront effectuées : courants, salinité, température, mais aussi plancton, petits poissons, et prédateurs).Plus d'information, les actualités du projet sur le site PolarPod de Jean-Louis Etienne
Résumé
Le Courant circumpolaire antarctique est le plus grand courant sur Terre
Il joue un rôle dans le climat (de la Terre entière), dans les écosystèmes régionaux, etc.
Son trajet a de nombreux méandres et tourbillons.
Chaque année, Argonautica y suit au moins des animaux, souvent des bouées
Le courant n'est pas forcément toujours exactement au même endroit (ce qui a un impact sur les animaux)
Il peut être intéressant de regarder les données des années précédentes pour comparer les trajets des animaux d'une année sur l'autre.